Bienvenue


Bienvenue à tous sur mon blog. J'y présente diverses courses et vous tiens au courant de mon activité sportive au travers d'articles plus ou moins fréquents.

Sur la barre latérale, vous pouvez accéder à plusieurs infos, telles que mon équipement, mon calendrier, mes objectifs ou encore ma prochaine course.
L'onglet "Résultats" vous permettra de consulter les classements de toutes les courses auxquelles j'ai participé. La section "Parcours et profils" montre quant à elle les tracés et caractéristiques techniques des courses tout en fournissant un lien sur l'événement. Sans oublier les archives des mois précédents


27 août 2011

27.08.2011 - Château d'Oex-La Braye : deuxième victoire de la saison

La semaine ayant été plutôt bonne niveau récupération et forme, je me sentais plutôt confiant pour une petite course du genre. C'était sans compter un samedi vraiment difficile : aucune énergie, sommeil, pas de motivation, la grosse fatigue quoi (peut-être le contrecoup). A plusieurs moments j'ai pensé à renoncer à ma participation. Heureusement, après une grosse nuit de sommeil, ça allait un peu mieux dimanche matin. Seul objectif: améliorer mon temps de 2010 (3ème place).





Le parcours est assez peu exigeant comparé aux dernières courses (voir profil et tracé ci-dessus). A peine 45min d'effort, 7km et 800m de dénivelé positif. Au petit matin, il faisait vraiment pas chaud sur la ligne de départ à Château d'Oex (900m), tout juste 5°C... Petit échauffement histoire de se stimuler un peu et oublier le froid.


A 9h45, départ pour la cinquantaine de participants, c'est vraiment une course pas très connue. Pourtant, son tracé naturel en forêt et dans les pâturages (quasi pas de béton) est fort sympathique. Tout de suite, j'occupe le groupe de tête et après 500m, je prends les commandes de la course. Sur les 1500 premiers mètres, le rythme est plutôt rapide et seuls 4-5 coureurs me talonnent. Dès la première difficulté, nous ne sommes plus que deux aux avant-postes. Je me contente d'observer sans accélérer le rythme. Peu à peu je vois que mon seul concurrent perd du terrain.


Lors du seul ravitaillement à mi-parcours, je possède plus d'une minute d'avance et constate que, sauf grosse défaillance, je devrais occuper cette même place à l'arrivée. C'était sans compter une petite montée d'adrénaline 5min plus tard : en passant aux abords d'une ferme, je vois soudainement deux chiens venant à ma rencontre à toute allure en aboyant. C'est parfois le défaut  d'être le premier... Par expérience, je m'arrête immédiatement et marche lentement. Les chiens me "sautent" contre et continuent à défendre leur territoire jusqu'à l'heureuse arrivée de leur maître. Après environ 20sec, je peux reprendre mon rythme mais doit à nouveau m'arrêter à cause de leur poursuite... Au total je perds bien 30sec!


Cela sera sans conséquence puisque je passerai la ligne finale (La Braye 1625m) avec plus de 2min d'avance sur mon dauphin, c'est-à-dire en 41'16'' et en améliorant mon temps de l'année dernière. Forme générale relativement bonne et course satisfaisante malgré le manque de concurrence. Deuxième victoire de la saison après la Vitodojo au mois de juin.


20 août 2011

20.08.2011 - Inferno-Halbmarathon : splendide journée sur un parcours incroyable

En cette période de canicule, rien de tel que de prendre un peu d'altitude et profiter du soleil en montagne ? Malgré un peu de fatigue en fin de semaine, c'est plutôt confiant que je m'attaque à ce gros morceau. De plus, 2h de route à faire pour se rendre sur place, donc réveil assez tôt. Arrivé à Lauterbrunnen (800m), je m'inscris et me prépare gentiment pour le départ qui sera donné à 10h15. Un échauffement plutôt cours suffira puisque la course et longue et que je préfère garder des forces pour celle-ci.


Le parcours peut être séparé grossièrement en trois parties distinctes : après un km à plat pour se lancer, le premier tronçon est une montée très régulière (12-13%) d'environ 5km sur une route graveleuse. Ensuite, une longue traverse légèrement vallonée de 6-7km mène les coureurs au village de Mürren. Cette partie est vraiment roulante puisque le dénivelé n'est que de 150m. Enfin, le tronçon final de 8km avec qui monte nettement plus, sillonnant les sentiers de montagne caillouteux et sinueux. La pente est variable mais reste entre 15 et 30%. Une dizaine de ravitaillements sont répartis sur le parcours, ce qui sera fort agréable au vu de la chaleur.

Arrivé à la bourre sur la ligne de départ, je m'élance dans les 30-40 premiers. Les jambes sont un peu endormies mais on fera avec... Une fois le village de Lauterbrunnen traversé, on s'enfonce dans la forêt pour la partie de montée. Immédiatement, je constate que je ne suis pas d'une fraîcheur et d'une vitalité énorme. J'ai un peu de peine à me mettre dans le rythme, malgré le petit groupe de 5-6 dans lequel je me trouve. Je dépasse tout de même une dizaine de participants, notamment sur la fin de la montée hors de la forêt: ça fait du bien mentalement!

Après deux ravitaillements et environ 35-40min de course, j'arrive au sommet de ce premier tronçon pour passer à un profil nettement plus roulant. C'est à partir d'ici que je commence à me "réveiller" et petit à petit accélérer la cadence. C'est incontestable à présent, je me sens beaucoup mieux et je double un à un les concurrents devant moi. Sans oublier de me ravitailler, surtout en eau. D'ailleurs, il commence à faire bien chaud et certains en souffrent passablement.
A l'entrée du village de Mürren (1650m), nous retrouvons le bitume et mon rythme ne faiblit pas: nous en sommes mine de rien à 1h de course pour environ 12km parcourus. Encouragé pour un public enthousiaste, je traverse ce village typique et profite même du magnifique panorama qui s'offre à moi. Je dois me situer aux alentours de la 15ème place et continue ma remontée folle.


Ensuite, c'est la partie la plus difficile que j'entame et, bonne nouvelle, je vois tout de suite que je reviens sur 2-3 coureurs devant moi : contrairement à la première montée, je me sens léger et c'est sans faire de détails que je les dépasse. Un peu plus loin, avec quelques km de montée plus raide et forcément une autre posture, je commence à sentir une petite douleur et tension sur mon tendon d'Achille. Je prends immédiatement un anti-inflammatoire et profite du ravitaillement du 15ème km pour m'hydrater un maximum et embarquer des sucres sous forme de gel, barres, etc. 

Au bout de 10min, ma douleur passera. Heureusement puisque c'est un sentier de montagne très éprouvant auquel je m'attaque: une pente de 25%, pas une brique d'ombre, de la caillasse parfaite pour se tordre une cheville (qui requiert donc une concentration maximale) et quelques passages glissants à travers les "torrents" qui évacuent la fonte des neiges. Je souffre un peu mais ma forme globale reste bonne, je sers les dents car j'atteins le ravitaillement de la Cabane du Schilthorn (2430mqui précède un replat d'environ 1km. Il me permettra d'ailleurs de souffler un peu et me rapprocher de deux autres coureurs. 

A nouveau un petit mur, et hop je me trouve à présent à environ 2600m, avant de littéralement gravir la partie finale. Le paysage est juste somptueux, à couper le souffle. A tel point que je n'avais que rarement vu d'aussi belles régions en Suisse. J'ai désormais parcouru environ 18.5km en 1h56 de course et me situe aux portes du top 10.





Mes jambes me font mal mais je parviens à faire le point dans ma poche et poursuivre mon intense effort. Cette dernière ascension dépasse les 30% et comporte des passages dans les rochers vraiment très techniques, étroits, sinueux et parfois avec de grosses "marches" verticales de 80cm-1m. Idéal pour achever les coureurs sous un soleil tapant! Je me surpasse grace à un énorme travail mental, ce qui me vaudra de dépasser encore 2 coureurs complètement cuits. Je reviens meme sur les deux suivants à toute allure! Hélas, il manquera à peine 200m à la course pour que je les double, dommage!



Je franchis la ligne d'arrivée au sommet du Schilthorn (sur la terrasse du restaurant garnie d'un public nombreux à presque 3000m d'altitude) en 2h16'53 pour ce demi marathon qui comporte 2200m de dénivelé positif. Un très bon temps dont je suis vraiment satisfait et une course extraordinaire (à ce jour, la plus belle que j'aie découvert). De plus, j'obtiens une gratifiante 4ème place dans ma catégorie et une 9ème scratch.


13 août 2011

Entrainement Haute-Cime 13.08.2011

Une superbe sortie course/marche entre Champéry-gd-Paradis (1150m) et la Haute-Cime (3250m) avec mon ami Candide !!! Planifiée à l'arrache mais une météo parfaite, une vue somptueuse et un bon entraînement d'endurance, de dénivelé et de technique !


Toutes les photos en cliquant ici ou sur le titre de l'article (quelques extraits ci-dessous)



7 août 2011

01.08.2011 - Aigle - Aï - Leysin : satanées crampes !

Cette course du 1er Août entre Aigle et Leysin via la Berneuse était l'un des deux objectifs principaux de la saison : à savoir améliorer mon temps de l'année précédente et ainsi passer sous la barre des 2h. Evidemment, un terrain sec et une bonne météo étaient des alliés importants dans ce défi. Coup de bol, après les 2 semaines moches qui ont précédé la course, un weekend radieux était annoncé et il a tenu ses promesses. Quatre jours plus tôt, j'avais déjà fait un petit repérage du passage critique en forêt (donc qui aurait pu être humide et glissant) entre Aigle et Leysin : une partie très raide (30-35%) sur des sentiers terreux. En effet, c'était encore un peu gras mais je savais que ça aurait le temps de sécher s'il ne pleuvait pas d'ici le 1er Aout.






A l'échauffement, mes jambes paraissent un peu lourdes et sentir la fatigue due à la relativement mauvaise nuit passée (4h de sommeil). Alors je ne force pas et garde un maximum de forces pour la course en elle-même.


A 9h00, départ pour les 184 coureurs ! Je prévois comme souvent un départ prudent avec un petit round d'observation. Je me positionne dans les 6-8 premiers.
Le parcours, que je connais par coeur, comporte plusieurs parties distinctes. Les deux premiers km plats et sur béton sont relativement rapides puisqu'il s'agit d'une petite tournée dans les rues d'Aigle : parfait pour se "chauffer" avant de commencer à monter. Vaut mieux y être préparé car la partie suivante arrive d'un seul coup comme un mur qui se dresse devant soi.


Effectivement, ce tronçon dans les vignes arrive sans transition. Dès les premiers pourcentages, 2-3 concurrents ne tiennent pas le rythme, et après le passage 100m plus haut dans le village de Fontanney, nous sommes déjà plus que quatre aux avant-postes. Le premier est un français dont je connaissais les performances et nous avons laisser 
filer car trop rapide pour nous. On ne le reverra d'ailleurs qu'à l'arrivée!




Premier ravitaillement après 18min de course, juste avant d'attaquer le sentier forestier à 35% menant au hameau de Veyges à 1150m d'altitude, ceci sur moins de 2km. Je suis désormais seul avec un coureur qui m'a bien aidé à faire le rythme dans cette première portion ascendante. Je sens que je commence à être chaud et à piétiner légèrement derrière lui. Au premier passage plus large, j'en profite pour le doubler et prend rapidement quelques mètres d'avance avant de calmer le jeu et continuer à mon rythme de croisière. J'augmente mon avance petit à petit jusqu'au second ravitaillement, où hélas, je perds un peu de temps car on m'a donné un gobelet vide (merci!).


Ensuite, un replat long de 1km dans les pâturages permet de se préparer à la longue montée régulière sur une route de montagne d'environ 6km et moyennement raide (15%) qui mène au col de Prafandaz (1600m). Sur cette portion, seul un ravitaillement. A mi-chemin de celle-ci, le seul endroit libre de toute forêt me permet de voir que je compte environ 1min30 d'avance sur mon ancien compagnon de route. Je me sens bien et à chaque point-clé, je passe pile dans les temps que je m'était fixé pour terminer en 2h. Alors je ne tente pas encore d'accélérer car il reste plus d'une heure de course, je continue sur le même rythme. Juste avant Prafandaz, un petit coup de moins bien mais j'essaie d'en faire abstraction car je sais qu'un petit replat à la sortie de la forêt me permettra de souffler un peu. De plus, mes parents m'y attendent avec un ravitaillement (gel+eau). J'entends leurs encouragements de loin et ça me redonne de l'énergie. Comme prévu je passe vers eux en 1h10 pile poil.




Avant d'arriver au prochain ravitaillement du Temeley (1700m d'altitude), une partie plus roulante suivie d'une descente de 2min permet de changer un peu de foulée et ça fait du bien. Je me sens toujours nickel et certains spectateurs me laissent entendre que je compte désormais 4-5 min de retard sur le leader (je n'en attendait pas moins) et environ autant d'avance : je suis donc bien seul et continue à me concentrer sur ma course sans trop chercher à apercevoir l'un ou autre de mes concurrents directs.


La dernière portion de montée avant le point culminant de la Berneuse (2050m) est assez longue, difficile et technique : un long sentier zigzagant au milieu des cailloux sous un soleil de plomb ! Malgré tout, je constate que j'ai même pris de l'avance sur les temps de passage-clé que je m'étais fixé. J'atteins finalement le sommet relativement frais en 1h39'30 alors que la descente m'avais pris un peu plus de 19min l'année dernière, ce qui me laisse même une petite marge pour atteindre mon objectif.


Cependant, je reste concentré et ne voulais pas crier victoire trop vite car la descente n'est pas ma partie favorite... et j'ai bien fait car cela va être véritablement le tournant de ma course : dès les premiers mètres de descente, et cela malgré le soin pris sur les ravitaillement (liquide, minéraux, sucre, ...), les cuisses se durcissent brutalement et la douleur est vraiment intense ! La foulée devient tout sauf naturelle et aérienne. Et cela n'est pas près de s'arrêter vu les 800m de dénivelé positifs qui m'attendent. A ce moment-là je commence à réaliser que la petite marge que j'avais au sommet va se réduire très vite et que je ne vais probablement pas passer sous les 2h... dommage, j'avais fait le plus dur ! Je n'abandonne pas et garde un mince espoir que les crampes se résorbent vite. Mais en vain : plus de 21min me seront nécessaires pour atteindre l'arrivée et voir ce calvaire s'achever enfin. Je parviens néanmoins à limiter la casse puisque mon poursuivant   passera la ligne environ deux minutes après. Je termine vraiment déçu en 2h01'33'' et en 2ème  place . Alors que sans ces satanées crampes, je pouvais tabler sur 1h58 environ.


Peu importe, je suis entier et garde la tête froide car ma performance sur la montée est vraiment prometteuse pour les prochaines courses ;-) . De plus, une bonne douche ainsi que petit massage et un après-midi radieux en compagnie de mes parents m'attend jusqu'à la remise des prix. Sans oublier un bon petit picnic!



6 août 2011

06.08.2011 - Glacier 3000 Run : superbe découverte

Après une semaine de récupération écourtée (4 jours) et plutôt mauvaise (courbatures et restes de crampes jusqu'à jeudi), je partais à l'assaut de cette course avant tout dans une optique "découverte et plaisir", si possible avec un résultat correct. De plus, mon entraînement le plus long jusqu'ici était de 1h45... et seulement une course de plus de 2h au compteur.

Samedi matin, cap sur Les Diablerets puis Gstaad (1080m) pour le départ. Dès mon arrivée, je peux apercevoir un joli plateau de coureurs présents. Echauffement très léger d'à peine 10min, je réserve mes forces pour la course. A 10h00, le coup de pistolet est donné pour les 536 concurrents (dont une cinquantaine participant en duo).



Initialement, les 15 premiers km de "faux-plat" me faisaient hésiter à participer à cette événement, car je trouvais cette approche relativement longue : plus d'une heure de course avant de réellement commencer à grimper... mais il en a été tout autrement. Cette première partie de course s'est avérée beaucoup plus vallonnée et beaucoup moins monotone que prévu... mais aussi plus exigeante ! En effet, de nombreuses relances, courtes montées et descentes, ainsi qu'un paysage varié et naturel bordaient nos foulées.


Je m'élance alors dans les 30 ou 40 premiers, alors que devant, ça va partir très vite pour les prétendants à la victoire. Les 5 premiers km sont vraiment très roulants sur des petites routes longeant la rivière. Parmi les poursuivants, nous sommes éparpillés un peu partout et c'est environ vers le 4ème km que se forme une groupe d'une petite dizaine de coureurs. Je me sens pas trop mal, les jambes pourraient être plus fraîches mais ça reste correct. Au fil des minutes je remonte progressivement les participants mais je n'ai pas vraiment d'idée du rang que j'occupe car certains font la course par équipes (donc classement séparé).




Aux alentours du 10ème, j'ai un petit coup de barre, mais qui va rapidement se faire oublier. Un peu plus loin, traversée du village de Gsteig (1200m) où le public est nombreux et les encouragements généreux. Je n'oublie évidemment pas de me ravitailler un maximum en début de course, notamment au niveau hydrique, ceci à tous les postes possibles (seulement 3 jusqu'à Reusch et le début de la montée). A la sortie du village, une petite côte nous attend sur environ 2km, puis un tronçon à travers champs et sur d'étroits sentiers avant de rejoindre le ravitaillement de Reusch (1350m), que je passe en 1h05'10. C'est ici que le passage de témoin se fait pour la course par équipes (dont quelques coureurs beaucoup plus frais me dépasseront par la suite puisqu'ils viennent de s'élancer). A ce moment-là, je ne sais toujours pas à quelle position je figure, malgré qu'un spectateur me dise que je suis 16ème.


Après ces 15.5km, un tout autre genre de parcours se dresse devant nous. Effectivement, il reste 9km de course ... mais surtout 1600m de dénivelé !!! Malgré l'effort précédent, je sens que j'ai encore passablement d'énergie. Je m'enfonce dans la forêt et entame l'interminable route de montagne caillouteuse de 3km (pente env. 20%) et ses nombreux lacets qui mènent à la station d'Oldenegg à 1920m d'altitude. Au bout de quelques minutes de montée, je sens mon tendon d'Achille droit qui commence à tirer, puis la douleur devient rapidement assez vive ça faisait longtemps qu'il ne m'avait pas embêter celui-là :-( . Puisque la pente est raide, j'essaie de changer un peu mon style de foulée et d'alterner marche-rapide/course. Mais rien n'y fait, j'ai vraiment mal et le mental en prend un sacré coup : je me demande si je vais arriver en haut car je suis à peine à mi-course) et dans quel état... à tel point que je songe par moment à abandonner afin ne pas compromettre le reste de la saison et avoir de sérieuses séquelles. Avec l'expérience, j'ai appris qu'une tendinite mettait très long à "guérir" et qu'il y a un point à ne pas atteindre dans l'inflammation. Je prends donc un anti-inflammatoire que j'embarque toujours avec moi exactement pour ce genre de situation et décide d'aller jusqu'au ravitaillement d'Oldenegg puis analyser l'évolution là-bas.


Une fois ce point atteint (env. 20km et 1h35 de course), la douleur s'est un peu calmée. Je m'arrête quelques secondes pour m'hydrater un maximum et prendre quelques fruits, un gel et un morceau de barre énergétique, histoire de compenser les éventuelles pertes/carences et sel, vitamines et minéraux. Ensuite, le parcours nous réserve un passage de 5-10min vraiment très technique et casses-pattes : il faut sans cesse regarder où on met les pieds, tout en ne perdant pas de vue le "sentier" qui n'est pas vraiment tracé. Progressivement, mon tendon d'Achille me fait moins souffrir jusqu'à carrément se faire oublier :-) .



La pente est toujours de 20% en moyenne, mais surtout un terrain beaucoup plus facile à fouler. Je longe donc la combe sous le télésiège qui relie Oldenegg à la Cabane des Diablerets 3km plus loin (alt.env.2500m). Je commence sérieusement à sentir que les muscles ne sont plus de première fraîcheur, la vitalité n'est plus du tout la même qu'au départ... peut-être aussi l'effet de l'altitude mine de rien. Et dire qu'il reste encore 450m de dénivelé! De plus, il fait vraiment pas chaud et quelques gouttes font leur apparition.


Je prends à nouveau suffisamment de ravitaillement, quitte à en avoir trop, puis mets le cap sur le raide chemin (30%) qui mène à la moraine du Glacier du Sex Rouge. En l'espace de deux minutes à peine, c'est un véritable déluge qui va s'abattre sur nous! Les conditions deviennent alors rapidement très difficile. Heureusement, je rattrape et dépasse le concurrent précédent qui est vraiment à sec : ça fait du bien mentalement. Surtout que ce n'est pas terminé : arrivé aux abords du glacier avec une partie un peu moins raide mais très glissante puisque certains passages sont enneigés, un fort vent froid se lève ! C'est la tempête, il doit pas faire plus de 2-3°C.



Au bout du glacier, on est à 2800m et les 20 dernières minutes de course furent très difficiles. Les jambes font mal et les piles sont presque à plat. Je cours d'ailleurs un peu machinalement, avec une foulée lourde et pas naturelle, mais j'essaie tant bien que mal de m'encourager : il reste 1.5km, je ne vais pas abandonner après tous ces efforts ! Il reste un court tronçon moins raide sur la glace puis dans la boue et la montée finale vers l'arrivée du téléphérique où se trouve l'arrivée.


Je vois que les écarts avec mes deux concurrents directs sont assez conséquent et je sais désormais que, sauf exception, je ne vais ni revenir sur le précédent ni me faire rattraper par le suivant. Sous un froid glacial, une pluie battante et un vent latéral terribles (j'ai de la peine à aller droit et ne sens presque plus mes doigts), j'arrive au pied de la centaine d'escaliers qui vont m'achever. Je donne tout ce que j'ai et passe la ligne d'arrivée complètement au bout du rouleau en 2h38'45'




Après être passé par tous les états d'âmes, j'aurai plus tard la bonne surprise de l'avoir franchie en 3ème position de ma catégorie et 8ème au général. Je suis très content de ma course car d'une part je n'avais pas vraiment d'objectif, d'autre part je me suis battu corps et âme pour terminer, et enfin avec un temps canon compte tenu de ma récupération relativement mauvaise de la dernière course. En bonus, j'ai découvert une superbe course et vraiment très bien organisée, parmi mes favorites désormais.